Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ecrire de plaisir
Ecrire de plaisir
Archives
4 septembre 2010

une poétesse occitane

Je voudrais bâtir une ville heureuse
avec des arbres et des eaux,
de grands arbres serrés sur de secrets oiseaux
comme dans nos vieux livres d'images
quand nous étions des enfants sages,
de ces arbres gonflés d'étranges sèves
et qui savaient nourrir et bercer tous nos rêves.

Avec des rues comme des nids tout en rumeurs
où la vie coulerait dense et généreuse
pour ceux qui ont peur du bruit de leur coeur,
avec de très hauts ciels et des espaces purs
charriant de l'azur
et des cargaisons de nuages
au bord de lentes plages,
des solitudes claires
pour les silencieux,
pour tous ceux
qui ne savent pas replier leurs ailes.

Je voudrais bâtir une ville heureuse
et qui déferlerait joyeuse
tout autour de la terre.

L'on n'y verrait que de beaux visages
pareils et divers comme ceux des dieux
et qui semblent porteurs de messages
mélodieux.

Où êtes vous, les hardis bâtisseurs,

vous qui saurez vaincre sans armes
et qui naîtrez de quelques fiers rêveurs
et de toutes nos larmes


Loïsa Paulin (1888 - 1944)

Loïsa Paulin aujourd'hui considérée comme un des auteurs occitans modernes les plus importants de sa génération, est née en 1888 à Réalmont (Tarn) et morte en 1944. Ayant redécouvert la langue occitane dans les années 30, elle va construire une œuvre originale à la fois dans cette langue et en français. Vous pouvez trouver ses ouvrages notamment sur la page Òme e femna du site des éditions Vent Terral, (http://www.ventterral.com/ ). Voici un autre de ses poèmes, cette fois également dans sa version occitane.

La cançon del silenci.

Vèni, ausirem, anuèit, la Cançon del silenci,
la cançon que comença,
quand s'escantís, la nuèit, lo cant del rossinhòl ;
la cançon que s'ausís al doç cresc de l'erbeta,
la cançon de l'aigueta
que se pausa, un moment, al rebat d'un ramèl ;
la cançon de la branca
que fernís e que dança
desliurada del pes amorós d'un ausèl ;
la secreta conçon breçant l'ombra blavenca
del lir còrfondut de promessa maienca,
qu'espèra, per florir, un signe del azur.

La chanson du silence.

Viens, nous entendrons, ce soir, la Chanson du silence,
la chanson qui commence,
quand s'achève, la nuit, le chant du rossignol ;
la chanson qu'on entend à la douce croissance de l'herbe,
la chanson de l'eau vive
qui se repose, un moment, au reflet d'un rameau ;
la chanson de la branche
qui frissonne et qui danse
délivrée du poids amoureux d'un oiseau ;
la secrète chanson berçant l'ombre bleuâtre
du lis défaillant de promesse printanière,
qui attend, pour fleurir, un signe de l'azur
.

Publicité
Commentaires
Ecrire de plaisir
  • parce que j'aime lire et écrire et que, comme je l'ai découvert grâce aux ateliers d'écriture, c'est plus drôle à plusieurs. Parce que c'est passionnant de partager ce que l'on aime (ou pas) avec d'autres et de créer ainsi des liens.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Publicité