art, fromage et dessert

Quand j'ai vu que l'un des tableaux que j’ai utilisés hier pour illustrer mon billet était du peintre Yerrois Gustave Caillebotte (1848 -1894), j'ai eu envie de vous parler un peu plus de lui. Certains parmi vous connaissent peut-être la propriété et le parc qui lui appartenaient, à Yerres (Essonne) et qu’il a légués à la ville. Si vous passez par là, allez donc y faire un tour,  c’est un enchantement de se promener dans les jardins, de longer la rivière et d’admirer les nombreuses Fabriques (selon Wikipédia : « terme ancien désignant un élément artificiel entrant dans la composition des peintures de paysage au XVIIe siècle (Poussin, Le Lorrain). La fabrique va devenir une construction réelle dans les parcs paysagers du XIXe siècle : (…) dans la propriété Caillebotte, elles évoquent le voyage dans les contrées du monde ou le retour aux sources de la civilisation.) qui, de surcroît, abritent en permanence des expositions variées (Pour tout renseignement 01 69 48 93 93 ou contacter le service des affaires culturelles situé dans la Propriété Caillebotte).

Gustave Caillebotte, lui, était un peintre impressionniste, dont le talent et l’importance propres n’ont été réhabilités qu’à partir des années 70 car auparavant il était surtout connu comme mécène.

En effet, il a généreusement employé la fortune héritée de son père pour acheter les toiles de ses amis (Degas, Monet, Renoir notamment !) et organiser les premières expositions impressionnistes. Mais lui aussi est peintre, il a même réussi l’examen des Beaux-Arts. Cependant, on n’apprécie pas son approche trop réaliste et ses sujets « quotidiens » : son premier tableau « Les raboteurs de parquet » (1875), qui deviendra par la suite son œuvre la plus célèbre, est même refusé au Salon. Le voici, car je ne peux tout de même pas faire moins que de vous le montrer !

Les Américains se montrent plus clairvoyants et il exposera souvent aux Etats-Unis. Fort heureusement, il est aujourd’hui reconnu (même en France !) comme le fondateur du courant réaliste, dans lequel, au XXe siècle, s’inscrira notamment l’américain Edward Hopper

Incidemment, mon choix de ce dernier tableau n’est pas « innocent » : il a servi de support à l’invention d’un texte lors d’un atelier d’écriture. Vous voyez où je veux en venir ?…??? Non, non je ne renonce pas facilement… et j’attends vos trouvailles !

En fait de trouvailles, d’ailleurs, Caillebotte en a inspiré une dont il se serait peut-être étonné (pas moi, je trouve que la cuisine et la pâtisserie sont des domaines très favorables à la créativité,n’est-ce pas votre avis ? ), un macaron. En effet, il existe également à Yerres une fabrique de macarons qui porte bien son nom « Macarons gourmands ». Pour en avoir goûté plusieurs fois je vous affirme qu’ils sont absolument succulents. Le pâtissier qui les confectionne (de manière totalement artisanale, il fait TOUT lui-même !), Yannick Lefort, est un véritable artiste à l’inventivité jamais en défaut. Et il a concocté, en hommage au peintre yerrois, un macaron baptisé Le Gustave qui mêle avec subtilité les saveurs de la poire et de l’églantine (rien que d’y penser je me lèche mes babines de louve gourmande…), Mais c’est loin d’être sa seule merveille, il invente constamment de nouvelles saveurs. La boutique Macarons Gourmands (Tél. : 01.69.49.61.11) est ouverte au public tous les samedis de 9h à 13h et de 14h à 17h. Pour s’y rendre, prendre la N6, sortie Montgeron, premier feu à droite après la pizzeria Mona Lisa. Puis premier feu à gauche, rue Manhès, continuer rue  Rossini, vous trouverez la boutique juste avant le centre de tri de la Poste, dans de grands locaux blancs sans enseigne.

Restons dans le domaine culinaire. Vous savez sûrement que le Caillebotte (écrit parfois avec un seul « t ») est également un fromage artisanal à pâte fraîche, fabriqué selon la région avec du lait (ou petit-lait) de vache, de chèvre ou de brebis, caillé avec de la présure animale (actuellement on utilise de la présure de synthèse). Selon l’inépuisable Wikipédia, c’estRabelais qui a utilisé ce mot en 1546 (quelque part, ça ne m’étonne pas vraiment…) « probablement en faisant référence à la cuisine poitevine où il séjourna longtemps. Ce fromage tire son nom des étagères à claire-voie, les caillebotis sur lesquelles il est mis à égoutter »
On peut aussi le fabriquer chez soi, je vous ai d’ailleurs dénichée une recette parmi d’autres sur le site http://www.marmiton.org
Mais avant de vous la donner je ne résiste pas au plaisir de vous donner une dernière précision, pour les deux jolis mots qu’elle contient : Le lait peut également être caillé avec « de la chardonnette (fleur d'artichaut sauvage) ou du gaillet-gratteron (ou « Gratte-langue » ! tous ces mots me ravissent, pas vous ?)

(photo trouvée sur asterman.over-blog.com)

Caillebotte (pour 8 personnes)

Préparation : 5 mn
Cuisson : 5 mn

Ingrédients:
- 1 litre de lait cru (impératif)
- 1 cuillère à café de présure
- 1 cuillère à soupe de sucre

Préparation :

Faire juste tiédir le lait, puis le verser dans un saladier.
Ajouter le sucre, la présure, puis mélanger.
Laisser cailler le lait dans un environnement chaud (température ambiante).
Quand le lait est caillé, placer le saladier au réfrigérateur.
Les caillebottes se dégustent très fraîches, après avoir découpé 8 parts (comme un gâteau) pour faire sortir le petit lait.
Selon les goûts, on les sert :
- saupoudrées de sucre
- arrosées de café au lait sucré
- arrosées de lait sucré

Après les aliments, les boissons. Hier je vous ai demandé « Etes-vous plutôt thé, café ou chocolat ? » En relisant cela m’a amusée et j’espère que si vous avez donné la troisième réponse elle se borne au domaine gourmand, car être chocolat, comme chacun sait, c’est être marron  (euh… pardon, Vermot pas tout à fait mort apparemment !) : être dupé, frustré, en  être pour ses frais. Du coup j’ai un peu fouiné pour voir si je trouvais des expressions avec café et thé, mais je n’ai recueilli que: « C’est fort de café ! » « lire dans le marc de café » et « Ce n’est pas ma tasse de thé ». Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas. Par contre, j’ai trouvé plusieurs sites, blogs et forum passionnants qui donnent l’étymologie et la ou les origines des mots et expressions. En voici un : http://www.expressio.fr

Et sur http://www.mon-expression.info  j’ai trouvé (parmi d'autres, allez donc voir...) cette explication de l’origine de l’expression « Etre marron » (Merci à Jean-Louis Frapech)
« Etre marron signifie “être dupé”. C’est une expression qui viendrait du moyen age, avec le guet bourgeois dans les villes de France ou les rondes du guet étaient faites la nuit pour détecter les incendies, arréter les voleurs et les malandrins. Pour marquer leurs passages dans les quartiers, ils avaient coutume de déposer aux carrefours un marron dans une botte ou un cornet en cuir. Le matin un responsable des capitouls (à Toulouse!) passait pour récupérer les bottes et compter le nombre de marrons. Mais, comme les bourgeois n’aimaient pas cette corvée, ils avaient l’habitude de se faire remplacer par des personnes, moyenant finances, pas trés regardantes sur leurs devoirs et responsabilités qui mettaient une poignée de marrons le matin a la dernière ronde faisant croire que les rondes avaient été faites. Etre “fait marron” est une expression passé dans le langage populaire du fait du grand nombre de personnes qui étaient astreint à cette corvée du guet bourgeois ».

That’s all folks ! Très belle journée à tous, et pensez au tableau de Hopper, j’aimerais bien pouvoir publier des textes de vous, de temps en temps.