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Ecrire de plaisir
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29 septembre 2009

Des ricochets près de la cabane

Très belle fête à tous les Michel, Michèle, Michelle, Michael, Mikael et toutes les variantes de ce prénom spécialement cher à mon coeur, et pas seulement parce que c'est celui d'un archange (j'aime les anges, et a fortiori les archanges...)
C'est, me semble-t-il, le jour idéal pour évoquer le livre La Cabane de W. Paul Young (Editions Tredaniel) dont, apparemment tout le monde parle et dont je ne soupçonnais absolument pas l'existence jusqu'à ce qu'une de mes soeurs me le mette entre les mains la semaine dernière ! J'ai été immédiatement "embarquée "dans l'aventure, on peut vraiment employer ce mot, de cet homme qui perd sa fille, victime d'un tueur en série, lors d'une promenade familiale et qui, quatre ans plus tard reçoit un message lui fixant rendez-vous dans la cabane même où sa fille a été tuée. Je ne vous raconterai pas ce qui se passe dans cette cabane, je vous dirai seulement que ce livre m'a emballée, et que j'espère que vous le lirez vous aussi. Et en attendant vos impressions et réactions (uniquement si vous le souhaitez mais cela m'intéresserait beaucoup de les connaître), je vous joins une histoire que j'avais écrite il y a quelques années et à laquelle, toutes proportions gardées bien sûr, je trouve un petit air de ressemblance avec ce livre.

Les Ricochets

Ils étaient trois assis près d'un étang. Insensibles au ciel d'un bleu tendre, à la petite brise qui brouillait malicieusement leurs cheveux, aux oiseaux éclatant de joie et à la douce chaleur du soleil, ils discutaient gravement, l'un d'eux arrachant méthodiquement - et inconsciemment - brin d'herbe après brin d'herbe, l'autre gardant les yeux obstinément vrillés sur la terre molle du bord de l'eau, le troisième déplaçant son regard de l'un à l'autre au fil des répliques, une de ses mains tournant et retournant sans trêve un caillou rond qu'il avait machinalement ramassé. De quoi discutaient-ils si âprement et sombrement ? Je ne sais. Ce que je sais c'est qu'ils manquaient ainsi une délicieuse journée de printemps. Mais il est vrai que le printemps, les fleurs, les flâneries, l'admiration du paysage, c'est pour tous ceux qui n'ont rien d'autre à faire ! A ces trois messieurs si absorbés dans leur conversation, la nature n'offrait qu'une arène, simplement plus calme et commode que leur bureau.

Et ils parlaient, objectaient, renchérissaient, tour à tour enflammés et sentencieux, mais toujours pessimistes. Une série de ploc ! ploc ! insolites troubla l'un de leurs rares silences. Automatiquement, les trois têtes se tournèrent vers l'étang. Sur l'autre bord, se redressant à peine, un homme souriant les salua d'un signe de tête auquel ils répondirent vaguement avant de replonger dans leur débat. Ploc ! Ploc ! Ploc ! Une fois, puis deux encore la rivière gloussa sous la chatouille d'un caillou.

L'un des trois hommes s'écria :

"Ah, la barbe ! On n'est plus tranquille ici, moi je m'en vais !"

Et il tourna les talons, furibond.

Le deuxième le regarda s'éloigner, hésita, contempla sans le voir un nouveau ricochet plus long que les premiers, puis soupira et après un dernier regard à l'inconnu toujours souriant, murmura :

- Bon, ben… je rentre aussi. Tu viens ?

Et sans attendre de réponse repartit tête basse, à pas réticents.

- Mmm, mmm.

fit le troisième. Mais, intrigué par l'homme aux ricochets et peu soucieux de retrouver trop vite l'atmosphère enfumée, l'éclairage artificiel, le bruit et le stress, il décida de rester "juste un peu".

Sur l'autre rive, l'inconnu choisissait soigneusement un nouveau caillou. Il en trouva un qui lui arracha un petit cri de satisfaction, l'essuya, le polit, assura sa prise et sa position, avec un sérieux qui arracha un sourire à son spectateur. Lui-même commençait à éprouver une furieuse envie de s'essayer à nouveau à ce jeu, auquel il n'avait plus joué depuis ses 10 ans (des siècles auparavant !)

Ploc ! Ploc ! Ploc ! A peine un saut de carpe ! L'homme eut une grimace comique "on ne gagne pas ˆ tous les coups !" et après un geste d'au revoir, se détourna. Alors, spontanément, l'autre s'écria :

- Non, ne t'en va pas, c'était presque ça ! Tiens, regarde, je vais te montrer !

Et d'un souple mouvement du poignet il fit franchir à son caillou, en plusieurs bonds joyeux, presque toute la surface de l'étang.

- Hé ! Je n'ai pas trop perdu la main, on dirait ?

L'inconnu éclata de rire et applaudit, puis se concentra et renvoya un caillou...à peine deux bonds plus loin que son précédent. Il pouffa et haussa les épaules.

- Mais non, pas comme ça, comme ç... attends, bouge pas, j'arrive !

Et l'homme, oubliant discussion, contrat, chiffre d'affaires et rentabilité, se mit à courir comme un gamin le long de l'étang, pour aller faire des ricochets avec Jésus.

Belle journée à tous et ne vous prenez pas trop au sérieux, c'est mauvais pour la santé !

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Commentaires
P
J'ai le nez dans la cabane!<br /> à bientôt pour les commentaires.<br /> Belle journée,<br /> Pierre
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  • parce que j'aime lire et écrire et que, comme je l'ai découvert grâce aux ateliers d'écriture, c'est plus drôle à plusieurs. Parce que c'est passionnant de partager ce que l'on aime (ou pas) avec d'autres et de créer ainsi des liens.
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