"Viens à la crèche"...

9 décembre 2009

« C’est fête sur terre
Le Christ est né
Viens à la crèche
Voir le roi du monde »
(Extrait du cantique de Noël « Peuple fidèle »)

« Un enfant est né
il n’a pas de berceau
L’étable est son château » (Extrait du chant de Noël « Un enfant est né »

Hé oui, qu’elle soit immense ou tienne dans une coque de noix, que les santons soient en argile peint (3 à 9 cm), ou habillés (25 à 30 cm) ou…en chair et en os comme dans les crèches vivantes, qui dit Noël dit crèche. La Provence compte de nombreux santonniers talentueux et de réputation mondiale. Dans un billet ultérieur je vous parlerai de deux d’entre eux, Fouque d’Aix en Provence, et Pierre Graille, qui habite dans mon village de Grambois. Mais d’abord un peu (un tout petit peu, n’ayez crainte) d’histoire :
La première mise en scène vivante d’une crèche avec des personnages et des animaux fut réalisée en 1223 à Greccio (Italie) par Saint François d’Assise, puis la pratique se répandit dans tout le pays, et particulièrement dans la région de Naples où François séjourna. Par la suite, toujours grâce aux moines franciscains, la crèche arriva en Provence. Des figurines (les santons, du provençal « santoun » : petit saint) de bois ou d’argile peint ou même, à partir de la fin du 19e siècle, habillés de véritables vêtements, remplacèrent les personnes vivantes.
Au XVIII ème siècle, la révolution interdisant, évidemment, la messe de minuit et les crèches d’église, les marseillais créèrent des crèches publiques réalisées par des particuliers qui les faisaient visiter. Il en naquit une petite industrie familiale de fabrication de moules, grâce à laquelle chaque famille de Provence put avoir sa propre crèche. Peu à peu la coutume se répandit dans le monde entier, encore magnifiquement perpétuée aujourd’hui par de grands santonniers, qui créent chacun leurs personnages particuliers. Chaque santon est fabriqué de façon artisanale et peint ou vêtu à la main.

Mais avec l’a-propos qui me caractérise, c’est d’une magnifique crèche sicilienne dont je vous parlerai aujourd’hui. Et devinez où j’ai pu voir ce chef d’œuvre ? A Lyon ! (Pas logique ? Ah bon…)
En effet, j’ai eu la chance d’admirer, dans la crypte de la basilique de Fourvière où elle sera exposée pendant toute la période de Noël, la superbe crèche (aimablement prêtée par Paul Chaland, journaliste et écrivain dont la collection compte plus de 600 crèches du monde entier) de l’artiste sicilienne Angela Tripi. D’une surface de 16m2, cette crèche a la particularité d’être conçue pour être vue des quatre côtés et de présenter non pas simplement la nativité, mais les divers épisodes allant de l’Annonciation à l’adoration des mages. Elle fourmille de détails, ses couleurs sont très belles et ses personnages sont d’une finesse, d’une fluidité d’autant plus admirables lorsqu’on sait qu’Angela travaille directement dans l’argile, sans moulage.

Je vous laisse l’admirer. A bientôt pour un autre santonnier, et un autre style.

"L'Ange entra chez Marie et dit "Réjouis-toi, comblée de grâce..."

"Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville (...) Joseph partit aussi, avec sa fiancée qui était enceinte"

L'Ange dit aux bergers "Voici que je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui vous est né un sauveur..."

Des mages venus d'Orient arrivèrent (...) ils virent l'enfant avec Marie sa mère et se prosternant, ils lui rendirent hommage"