Peter Rabbit et Nabaztag

Comme promis, j'ajoute ce soir quelques autres lapins à la collection. Je ne pouvais évidemment pas ne pas parler de Beatrix Helen Potter  (Londres 28 juillet 1866 - Sawrey (Cumbria) 22 décembre 1943) dont on connaît les charmants livres pour enfants (certains ont d'ailleurs fait l'objet de DVD) mais dont on sait moins qu'elle fut une naturaliste dans l'Angleterre victorienne : passionnée de mycologie, elle récolta pendant des années des spécimens, qu’elle dessinait dans les moindres détails, et développa une théorie sur la propagation des lichens. Soutenue par son oncle, le chimiste Sir Henry Enfield Roscoe, elle présente ses recherches aux botanistes des Jardins botaniques royaux de Kew. En pure perte. Elle est victime de l'ostracisme d'une communauté scientifique qui ne lui pardonne pas d'être une femme et la relègue au rang d'amateur. Maigre consolation : la Linnaean Society of London accepte de dévoiler ses travaux lors d'une conférence à laquelle, comble de l'ironie, elle n'aura pas, en tant que femme, le droit d'assister.
En 1890, sur le conseil d'un de ses amis, elle crée à partir de ses dessins d'animaux et de plantes ses premières cartes de vœux. À la même époque, pour accompagner la convalescence du fils de sa gouvernante qui se remet d’une scarlatine, Beatrix lui compose l'histoire de quatre petits lapins nommés Flopsy, Mopsy, Cottontail, et Peter.

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Il faudra attendre sept ans pour que cette histoire originale soit étoffée et devienne un véritable ouvrage illustré en noir et blanc. Aucun éditeur ne semble intéressé. Devant des refus successifs et parfois méprisants, Beatrix Potter choisit de publier elle-même un recueil qu'elle souhaite différent des livres d'enfants de l'époque, peu maniables. Elle opte pour un petit format (15 cm), un papier résistant et, surtout, des illustrations sur chaque page. Deux atouts les différencient des publications traditionnelles :

    * L'anthropomorphisme de ses personnages est contrebalancé par la précision anatomique de son trait. Ses lapins ressemblent aux vrais lapins au poil près et se conduisent comme tels. Leurs rapports avec les humains ne sont jamais édulcorés. Ainsi, le père de Peter Rabbit finit ses jours dans une tourte cuisinée par Madame McGregor.
    * Son exigence du mot juste : convaincue que les enfants sont sensibles aux mots qu'ils apprennent, elle s'est toujours refusée à remplacer un terme, si difficile soit-il, par un autre, plus simple mais moins précis.

Autant pour ceux qui préfèrent édulcorer les contes "pour ne pas effrayer les enfants" et "parler bébé" sous prétexte qu'ils sont trop petits pour comprendre le langage normal ! Rien que pour ces deux détails, j'aime  cet auteur et j'encourage à lire et faire ses livres ! Et je tenais à souligner les difficultés que cette femme intelligente; exigente et créative a rencontré à son époque pour se faire reconnaître, car elle y est tout de même parvenue, alors si vous êtes dans son cas, ne renoncez SURTOUT pas !
Malheureusement, si j'ai trouvé pas mal de reproductions de ses dessins, je n'ai qu'un maigre extrait de son livre "Jeannot Lapin" à vous offrir.

"Ces bois étaient truffés de terriers de lapins. Dans le plus proprement tenu d'entre eux habitaient la tante de Jeannot et ses enfants, Flopsaut, Trotsaut, Queue-de-Coton et Pierre. Madame Lapin était veuve ; elle gagnait sa vie en tricotant des moufles et des chaussettes en poil de lapin (moi-même, il m'est arrivé d'en acheter à l'épicerie du village). Elle vendait aussi des herbes, du thé au romarin et du tabac-de-lapin (que nous, nous appelons lavande)"

A présent, savez vous ce qu'est un Nabaztag ? Moi je l'ignorais jusqu'à hier (comment avais-je pu vivre sans le savoir !!). Et bien c'est aussi un lapin ! En réalité un "objet communicant représentant un lapin", dixit l'article de Wikipédia grâce auquel je ne mourrai pas idiote (nabaztag, signifie « lapin  en arménien ). Il est produit par la société française Violet. Il est tout blanc mais des points lumineux colorés palpitent sur son ventre pour signaler des informations, il mesure vingt-trois centimètres de hauteur (seize centimètres sans les oreilles qui sont, elles, colorées et amovibles), pèse quatre cent dix-huit grammes et se connecte à internet par ondes Wi-Fi Il peut faire des tas de choses :

    Lire les messages de vos amis (en 35 langues !)
    Bouger ses oreilles
    Jouer de la musique et des webradios
    Entendre et réagir aux commandes vocales
    Répondre à vos questions
    Renifler et détecter les tags RFID
    Distiller de l'information non intrusive par ses lumières
    Fonctionner même quand l'ordinateur est éteint

Il a même un tout petit frère, "nabaz nano"  qui, je suppose, doit savoir faire encore plus de choses. Il est pas kikinou ??

Et la "morale" de l'histoire est "vivez mieux avec un lapin". Ce n'est pas mon truc, mais pourquoi pas ? Tant qu'on ne décrète pas qu'il faut remplacer les vrais par des "objets communiquants en forme de ..."

Comments

[PierreDelphin]

Ce n'est pas de moi qu'il s'agit!
Mais juste pour vous dire que Pierre lapin est dans la culture familiale et qu'il doit exister un exemplaire dans un coin de notre bibliothèque. Possession indéfectible de l'une de nos filles (33 & 37 ans). Un tel livre ne se perd pas, ne se donne pas, ne se revend pas, il se garde!
Bientôt un site dédié aux lapins, alors là avec le système de pub opportuniste de canalblog on peut se demander quels seront les messages de publicité.
Bonne soirée,
Pierre