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Ecrire de plaisir
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29 juillet 2013

Parole de roses

Pour vous aujourd'hui ce bouquet, que je suis sortie exprès pour photographier tant je le trouvais beau. Il a été fait samedi par une des "dames des fleurs" de notre église, et depuis qu'elle l'avait fait je ne pouvais cesser de le regarder, j'avais vraiment  très envie de le photographier mais je n'avais pas mon appareil et dimanche je l'ai oublié.  Ce matin, donc, profitant de ce qu'un orage impressionnant avait sensiblement rafraichi l'atmosphère je suis remontée au village pour photographier le bouquet, en espérant qu'il avait tenu le coup. C'était le cas, cela m'a mise en joie !

CIMG2677

 

C'est déjà un petit exploit de sa part de m'avoir fait sortir de chez moi et marcher jusqu'à lui car en ce moment j'ai encore moins d'énergie que d'habitude et ce n'est pas peu dire. Je vous l'offre donc, ainsi que ce conte, tiré à nouveau du Rire de la grenouille d'Henri Gougaud où je n'ai pas fini de puiser.

 

"Et si la Terre, l'océan, les arbres, les montagnes nous aimaient plus que nous ne les aimons ? Et si ce que nous appelons, avec un aveuglement misérable notre "environnement", toute cette vie qui est là partout, n'espérait de nous qu'un signe (...) pour que commence enfin, non pas l'apocalyse tant redoutée mais une inimaginable fête de retrouvailles ? Y a-t-il un conte qui dise cela ? Bien sûr il y en a un :

C'était au temps incertain du début du christianisme. Quelques errants évangélistes parcouraient les chemins de Provence pour annoncer partout la bonne nouvelle que leur avait donnée Jésus. Parmi ces vagabonds était un vieil aveugle à la parole d'or. Il parlait avec tant de coeur que même le soleil ne se couchait jamais avant qu'il ne se soit tu. Le voilà parvenu un jour dans la ville d'Arles. Il prêche comme il fait partout. Les gens en sont émerveillés. Ils lui disent : "Vraiment saint homme tu nous as fait grand bien, oui, tu nous as nourris. Nous aimerions te rendre un peu des bontés que tu nous as faites. Parle, que pouvons-nous pour toi ?" Le vieil homme répond qu'il n'a besoin de rien, que le seul souci qui l'occupe est d'aller sans encombre au village voisin. Les visages alors s'éclairent : "pour aller au prochain village, lui dit-on, tu devras traverser le désert de la Crau. Seul, aveugle comme tu l'es, tu risquerais fort de te perdre. Il te faut un guide. Nous en avons un pour toi"

Voilà donc dès le jour levé le vieil errant avec son guide, un jeune garçon déluré, qui s'éloignent vers le désert. Il fait chaud, c'est le plein été. Vient l'heure du midi. Le garçon peine, souffle, râle. Il aimerait bien faire halte mais l'aveugle marche, fringant, chantonnant comme un homme simple en route pour l'éternité. Son guide n'ose pas avouer sa fatigue. "Et pourtant, pense-t-il, je n'en peux plus. Il faut que je trouve une idée pour forcer ce vieil increvable à prendre un moment de repos". Il cherche, et quand on cherche on trouve. "Oh saint homme, dit-il soudain, savez-vous ce que je vois ? Une troupe d'hommes et de femmes qui nous viennent par le sentier. Vous devriez, je crois, leur parler". "En effet, répond l'aveugle.Mets-moi devant eux s'il te plait". Et le garçon met le saint homme face à l'immuable désert. Devant lui, il n'y avait personne que les brins d'herbe, les cailloux, les insectes, le ciel profond. Et pour eux l'aveugle parla.

Mais ce jour-là, par quel miracle ou par quel drôle de hasard, il parla beau comme jamais. Jamais de sa vie il n'avait dit avec tant de grandeur les beautés de la Création. Jamais il n'était allé aussi profond dans les mystères du monde, jamais sa parole n'avait été d'un or aussi pur. Parole perdue, croyez-vous ? Il parla si bien et si beau qu'à la fin quand il eût béni le désert et prononcé l'Ainsi soit-il, tous les cailloux, tous les brins d'herbe, tous les insectes alentour répondirent en choeur "amen"

 

François d'Assise aurait sûrement beaucoup aimé ce conte ! D'ailleurs peut-être le connaissait-il, qui sait ? Quant à moi cela m'évoque cette parole de Jésus, justement, dans l'Evangile selon saint Luc (chap 19, v 37 à 40)

Déjà Jésus arrivait à la descente du mont des Oliviers, quand toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus :
    « Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! »
Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, arrête tes disciples ! »
Mais il leur répondit :
   « Je vous le dis : s'ils se taisent, les pierres crieront. »
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  • parce que j'aime lire et écrire et que, comme je l'ai découvert grâce aux ateliers d'écriture, c'est plus drôle à plusieurs. Parce que c'est passionnant de partager ce que l'on aime (ou pas) avec d'autres et de créer ainsi des liens.
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