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Ecrire de plaisir
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22 octobre 2010

Le Livre des choses perdues

"La chambre de David était bizarrement conçue. Le plafond était assez bas et défiait toute logique : certains endroits étaient en pente alors que rien ne le justifiait. D'industrieuses araignées en profitaient pour tisser leurs toiles. Plus d'une fois David, impatient d'explorer les recoins les plus obscurs de ses étagères, s'était retrouvé le visage et les cheveux couverts de fils de la Vierge. La responsable de la toile battait alors en retraite à toute vitesse et, tapie dans la pénombre, ourdissait d'un oeil torve de sombres projets de vengeance arachnéenne."

"ourdissait d'un oeil torve de sombres projets de vengeance arachnéenne" ! Cette phrase me ravit, pas vous ?

Elle est extraite du "Livre des choses perdues" de John Connolly (L'Archipel, 2009. Je l'ai trouvé dans la collection J'ai Lu), superbement traduit par Pierre Brévignon :

La deuxième guerre mondiale secoue le monde. Mais l'univers de David vient lui aussi de s'écrouler. Sa mère est morte après une longue et douloureuse maladie, son père a revendu leur maison et a épousé Rose, dont il a eu un petit garçon, Georgie. Abandonné et trahi de tous côtés, David se réfugie dans les livres dont, heureusement, sa nouvelle chambre regorge. Mais ces livres, que racontent-ils ? Des histoires, ou une autre réalité ? Et qui est cet affreux "homme biscornu" qui surgit de plus en plus souvent dans les rêves de David...puis un jour dans la chambre de Georgie ? Peut-il permettre à David de retrouver sa mère, qui l'appelle désespérément et qu'il est seul à entendre ?

Rien de "mignard" comme disait Tolkien, dans ce pays où va pénétrer le jeune garçon, et qui fait plutôt penser aux frères Grimm. Pas de jolies petites fées voletant en souriant mais des loups qui veulent prendre la place des hommes, une Blanche Neige insupportable qui a réduit les nains en esclavage, des enfants dont on a volé l'âme, un roi sans pouvoir qui attend son successeur cloitré dans son château comme une araignée au centre de sa toile ; et toujours ce malfaisant "homme biscornu" dont tout cet univers semble dépendre. Quête cruelle et essentielle comme la vie, conte initiatique passionnant, rien d'étonnant à ce que ce livre ait reçu en 2010 le prix Imaginales, et le prix de l'imaginaire du festival Etonnants voyageurs. Vous non plus, j'en suis certaine, vous ne regretterez pas le voyage !

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  • parce que j'aime lire et écrire et que, comme je l'ai découvert grâce aux ateliers d'écriture, c'est plus drôle à plusieurs. Parce que c'est passionnant de partager ce que l'on aime (ou pas) avec d'autres et de créer ainsi des liens.
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