4 grains d'ellebore...
Pour ce dimanche, permettez-moi de vous offrir des roses de noël (helleborus niger pour les intimes, en français hellébore ou ellebore, notamment renommée pour soigner la folie ; vous vous rappelez, dans le lièvre et la tortue : Rien ne sert de courir; il faut partir à point :
Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.
«Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt? Êtes-vous sage ?
Répartit l'animal léger :
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore !")
et bien c'était elle)
Et voici deux légendes contant sa naissance.
La première est tirée du Livre des légendes écrit par Selma Lagerlöf (vous savez,l'auteur, entre autres du "Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède" ?), trad.Fritiof Palmer, Librairie Académique Perrin et Cie, 1910
Il était une fois un brigand qui avait l’interdiction de quitter la forêt. Il rançonnait donc les rares voyageurs. Sa femme et ses enfants descendaient dans la vallée et mendiaient. Il ne faisait pas bon leur refuser l’aumône.
Un jour, la femme et les enfants arrivent à un couvent. On leur donne du pain. Un enfant découvre une petite porte dans l’enceinte. Ils pénètrent dans un merveilleux jardin, objet de l’amour de l’abbé et des soins du frère Léon. Celui-ci essaie de chasser les intrus. L’abbé est ému de voir la femme apprécier son jardin. Celle-ci lui dit :
- « J’en connais un encore plus beau. Chaque nuit de Noël, notre forêt se change en paradis. »
- « Je te prie de bien vouloir m’accepter dans ta caverne au prochain Noël, je voudrais voir le miracle. Je ne vous trahirai pas et même je demanderai à l’évêque de lever l’interdit. »
Ce que promet l’évêque à condition que l’abbé lui envoie une fleur de Noël.
Tout heureux, la veille de Noël, l’abbé se met en route avec des provisions, guidé par un enfant du brigand. Le frère Léon l’accompagne. Il est furieux, sceptique, se plaint de tout. Ils arrivent à la caverne. Le père abbé amadoue ses habitants.
A minuit, chaque coup de cloche fait surgir du sol enneigé des fleurs de plus en plus magnifiques, dans une lumière céleste. Des oiseaux volètent autour d’eux. L’abbé est émerveillé. Le frère Léon est persuadé de ne voir que des diableries. Un ramier se pose sur son épaule.
- « Retourne à l’enfer d’où tu viens ! » Obscurité, froid, tout disparaît.
L’abbé ressent une douleur insurmontable, il se sent mourir. Il se souvient de la promesse faite au brigand et à l’évêque, il essaie de cueillir une fleur. Hélas, il n’y a plus que de la terre. Il meurt.
Au moment de mettre l’abbé Hans en bière, les moines découvrent qu’il tient quelques tubercules dans sa main serrée. Le frère Léon les plante.
L’année suivante, à la veille de Noël, le frère Léon découvre des fleurs blanches sur la plante. Il va porter quelques-unes de ces fleurs à l’évêque. L’évêque accorde la grâce au brigand qui lui promet de bien se conduire. Lui et sa famille vont vivre dans la vallée.
Le frère Léon se retire en ermite dans la caverne.
Plus jamais la forêt n’a fleuri. Seule la « rose de Noël » rappelle le miracle.
Une autre histoire, dont j'ignore l'origine, raconte qu'à Bethléem il y a longtemps, arrivèrent les Rois des pays lointains apportant cadeaux, bijoux, or et myrrhe dans leurs mains grandes ouvertes.
D'humbles bergers, de leurs montagnes apportèrent de jeunes agneaux.
Les Anges chantaient et tous proclamaient la Naissance du Roi nouveau-né.
Ignorée, près du pauvre berceau, une jeune bergère priait. Ses larmes en silence, coulaient. Point de cadeau elle n'avait pour l'enfant.
Et voici que de ses larmes sur le sol tombées, sortirent des boutons de rose et vite, à l'enfant, elle les présenta, émerveillée de ce qu'elle découvrait.
De ses mains bénies, l'enfant toucha les boutons de rose à peine ouverts. Les fragiles pétales rosirent et la Rose de Noel naquit !
Si vous voulez en savoir plus sur l'hellebore, rendez-vous notamment sur un blog très intéressant : plantaromes.canalblog.com/
Bonne semaine !