Rêves de brindilles

10 août 2009

Journée du livre célébrée ce samedi 8 août à Grambois par des conférences, des expos ventes et des séances de contes pour enfants puis pour adultes. Pourtant ce n'est pas de contes que je vais vous parler aujourd'hui, même si je me suis une fois de plus régalée tout en ajoutant quelques bijoux à mon trésor et même si, vous le verrez, ce n'est pas sans rapport, en fin de compte (de conte ?) : au hasard de mon vagabondage au milieu des stands, j'ai relevé un livre de recettes provençales dont, je le promets, j'extrairai quelques délices pour vous prochainement, un livre aux illustrations somptueuses consacré à la Provence de Cézanne, ainsi qu'une belle BD qui a choisi de présenter la vie de l'artiste comme s'il s'agissait de celle du garçon d'à côté avec ses frasques, ses problèmes, ses espoirs et ses doutes ... C'est intelligent car on a un peu trop tendance à penser que les artistes aussi immenses que celui-ci sont nés quasi adultes avec la certitude et la maîtrise de leur talent ! Mais l'artiste dont je voudrais parler plus précisément s'appelle " Jephan de Villiers, belge et sculpteur. J'avais envie de dire "rêveur sculpteur". A partir d'écorces, de feuillages, de bouts de bois, il crée un peuple et un monde qui, je vous l'avoue, m'ont "remuée", presqu'au sens où l'on retourne la terre avant de semer, et j'espère bien qu'il en sortira des fruits d'écriture. En attendant, voici quelques unes de ses créations et un extrait de la préface à son exposition "Fragments de mémoire" (rédigée par Henri Ronse)

(…) Le peuple mystérieux qu’il a créé (…) nous redit l’origine obscure, la pensée sauvage, le chant de la terre, les rêveries fondatrices ; il réinvente une civilisation antérieure au fer, au bronze, à la pierre ; l’âge de l’arbre (…) où un peuple vécut de brindilles et de feuilles, dans les forêts primordiales, qui connaissait les rites de la mort (…) usait du masque (…) vouait un culte à la mémoire (…) pratiquait enfin l’écriture et tentait de voler dans le ciel : ce peuple avait (…) découvert bien avant les récentes inventions des physiciens que la loi newtonienne de la chute des corps était toute relative et que, comme disait un autre poète de ce temps, ami et admirateur de Jephan de Villiers, “ce n’est pas la pomme qui tombe, c’est l’arbre qui s’envole”.

Personnellement je trouve à cet artiste une parenté évidente avec Jacques Le Roux, "L'écriturien". Qu'en pensez vous ? Si vous voulez en (sa)voir plus sur l'oeuvre de Jephan de Villiers, vous pouvez aller sur son site http://jephandevilliers.be, ou sur l'un des nombreux sites des musées et jardins ayant exposé ses oeuvres, par exemple http://www.rurart.org/espaceart/expos/memoire_de_terre
Vous pouvez également vous adresser à divers éditeurs, (Eric Coisel, Paris ; Ed. Pleine Marge, Paris ; Grandir, à Nîmes et à Orange, Ed. de Lassa à Bruxelles, pour n'en citer que quelques-uns)

Et puisque j'ai mentionné l'écriture qui, vous commencez à le savoir, n'est jamais loin de moi, je vous livre une dernière image, et si l'une d'entre elles vous inspire, je vous invite chaleureusement à me poster vos textes, prose, poésie, nouvelle, conte, drôle, triste, noir ou rose, cruel, (oui, Mary, même gore...) fantastique tout ce que vous voulez. Vous pouvez les poster ici ou sur LJ et ce jusqu'au 30 août (même à minuit !).